La gauche trouve son unité dans la condamnation de la liberté économique totale et du consumérisme. Cette liberté totale est de nature à écraser les plus faibles et gaspiller les ressources. Le fondement de la critique est : "L'homme est nié par la logique du profit."
La droite libérale comme la droite "conservatrice" s'unit dans la condamnation du collectivisme, qui neutralise la production de valeur, et bride l'éclosion des talents. Le fondement de la critique est : "L'homme est nié par l'égalitarisme athée. "
Ces deux critiques sont justes.
Ces deux critiques politiques se rejoignent dans le rejet d'une vision quantitative, qui écrase la nature propre de chacun. Le consumérisme et le collectivisme procèdent d'une logique commune de restriction des dimensions de l'Homme.
- Le consumérisme voit l'homme comme un producteur et un consommateur de valeur financièrement mesurable. C'est l'équivalent en valeur monétaire qui est mis en exergue.
- Le collectivisme voit l'homme comme un agent économique qui doit bénéficier de la valeur ajoutée qu'il produit. C'est la valeur économique qui est la base du raisonnement.
Les défenseurs de chacune de ces deux approches ont d'autant plus d'impact qu'ils sont de bonne foi dans leur regard quantitatif sur le monde.
D'ailleurs, pour qui veut bien regarder, le processus de restriction des dimensions de l'Homme à sa mesure quantitative est remarquablement illustré par ce qui se déroule en Chine depuis un siècle. Les structures traditionnelles sont d'abord dégradées par le collectivisme. Puis le travail de quantification est poursuivi par le consumérisme. La Chine était très solide, il a fallu procéder en deux étapes. Aujourd'hui, chacun constate que le déploiement économique de la Chine change la donne mondiale. Mais en amont de l'économie, c'est un ordre traditionnel qui a été dégradé.
Rendons-nous à l'évidence : le ciment critique de ce qui est appelé en Occident "la gauche" et "la droite" présente des similitudes frappantes. Chacun rejette l'écrasement de l'Homme et l'attribue au camp d'en face. Etonnant effet de miroir. Paradoxe de deux visions critiques qui sont en même temps des auto-critiques. Le malaise qui sourd de la société est en réalité le même pour chacun.
On doit en induire que la voie politique efficiente transcende ces courants et est à juste raison placée symboliquement au centre. Ce choix du centre est le véhicule du retour vers la stabilité traditionnelle.
Chaque honnête homme a le devoir de comprendre que ce retour de la stabilité traditionnelle est la restauration de la liberté véritable de chacun. Liberté de quoi ? Liberté de s'épanouir dans toutes ses dimensions, liberté de déployer toutes ses qualités, à rebours de la vision normative et quantitative.
Remarquons qu'il y aura un signe de ce retour à l'ordre traditionnel. Lorsque la stabilité traditionnelle sera rétablie, et que l'autorité spirituelle reviendra à sa place, chaque dirigeant politique de haut rang reconnaîtra à nouveau rituellement l'autorité spirituelle. C'était le sens du sacre des souverains en France, sali par le geste diabolique de Napoléon qui a pris la couronne dans ses propres mains pour s'en revêtir lui-même.
Cette reconnaissance rituelle de l'autorité spirituelle retrouvera une dimension évidente et remplie de joie. Notons que ce rétablissement ne sera certainement pas le fruit d'une quelconque obligation issue des structures politiques temporelles, car le supérieur ne peut venir de l'inférieur. L'évidence s'imposera d'elle-même sans contrainte. Au demeurant, à beaucoup plus long terme encore, l'évidence sera complète et intégrée.
1 commentaire:
Je signe des deux mains ! Bravo !
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