samedi 18 octobre 2008

Mais pourquoi tant d’inefficacité dans la gestion de la crise financière ?

Je résume en quatre questions :


Question 1 : Quelle est la situation ?

Il y a excès de liquidités circulantes du fait d’un maintien des taux bas.

L’excès de liquidités facilite la déconnection entre la valeur de spéculation et la valeur intrinsèque. La crise est le retour à la vérité de la valeur intrinsèque.

Par exemple, le prix d’acquisition d’une PME non cotée en Bourse est en moyenne de 7 fois sa marge annuelle. Si les entreprises du CAC 40 étaient cotées sur cette base, le CAC 40 serait à 2400 points, à comparer avec un CAC 40 qui demeure encore au dessus de 3000 points après son effondrement.

L’argent n’est pas une valeur en soi, il est une représentation de la valeur intrinsèque. Or en l’état actuel l’argent est surabondant par rapport à la valeur intrinsèque. Il se place donc tantôt dans les sociétés internet, tantôt dans l’immobilier, tantôt dans les matières premières. Les masses d’argent surabondantes se déplacent de façon erratique, et la bulle éclate à chaque fois puisque le prix est détaché de la valeur intrinsèque.


Question 2 : Comment en est-on arrivé là ?

Les banques de second rang ont toutes payé leur argent au même taux auprès des banques centrales. Ce qui fait que les banques qui ont pris plus de risques se sont en réalité fait financer leur risque par les banques plus prudentes.

Comme le risque est collectivisé, les banques peuvent emprunter sans entraves par exemple à 4% pour placer à 14%, sans tenir compte des règles prudentielles, et quels que soient leurs fonds propres.


Question 3 : Comment faire payer le risque ?

Comment faire payer le risque pour sortir de ce collectivisme, et restaurer la responsabilité propre aux mécanismes de marché ?

La meilleure mesure du risque global pris par une banque est le rapport entre ses fonds propres et ses encours .

Donc je propose que les banques centrales appliquent aux banques de second rang un taux directeur proportionnel au rapport entre l’encours et les fonds propres ( application du ratio McDonough non comme un plafond mais comme un moyen d'établir une proportionnalité des taux directeurs).

Chacun paie son risque.


Question 4 : Comment faire quand le risque de faillite bancaire se réalise ?

La deuxième proposition que je fais, est que la majoration de taux appliquée aux banques à risque alimente un fonds d’indemnisation des clients.

Ce fonds de garantie des dépôts bancaires existe déjà et il est alimenté pour la France à hauteur de 1,8 milliards d'euros. Il convient de l'alimenter à hauteur du risque réel.

En cas de faillite de la banque, la banque est soit revendue à une banque plus saine, soit mise en faillite avec remboursement des clients par le fonds d’indemnisation.



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....Mais nous sommes loin d’aller vers ces solutions !…

Actuellement, on remarque que la baisse coordonnée des taux sur les banques centrales accélère la baisse des marchés boursiers. C’est normal, car la baisse des taux accentue l’excès de liquidités. A l'exception des opposants au plan Paulson, tous les analystes patentés font mine de s'étonner !

De plus, les européens réunis le 12 Octobre 2008 à l’Elysée sur la base des idées de Gordon Brown se sont mis en tête de garantir les prêts interbancaires, qui ont un effet multiplicateur de six ou sept sur les prêts consentis au système bancaire sur les banques centrales. C’est encore plus absurde que de baisser les taux.

Les acteurs de l’intérieur du système sont de toute évidence englués dans une incapacité de saisir une vue d’ensemble, ... ou font preuve de mauvaise foi.

La crise tient en une phrase :

Traitez les surliquidités en favorisant les liquidités, et la crise financière se transforme en crise industrielle.

...Ou de façon plus imagée :"Essayez d’éteindre un incendie en l’arrosant d’essence, vous aurez des difficultés. "



( voir aussi l'article "Maîtrise des crises monétaires"http://projeteuropeen.blogspot.com/2008/08/matrise-des-crises-montaires.html publié avant le krash).

2 commentaires:

El Gringo a dit…

Plus d'argent, plus de crise...

André6668 a dit…

Bravo Gringo.
La jeunesse, c’est réjouissant, mais son avenir est actuellement bien inquiétant : Argent, emploi, retraite, santé, etc…
Que le monde devienne raisonnable et comprenne ce qu’est l’argent, à quoi il doit servir, et qu’il s’en serve correctement ! Car qui peut vivre de chiffres ou de billets de banque ?
La Société ne doit-elle pas cultiver, fabriquer ou réparer tout ce qui lui est nécessaire pour vivre ?
L'argent est devenu fictif. Il en est réduit à sa représentation par des nombres qui s'inscrivent sur des comptes bancaires. Les billets ou pièces sont inutiles.
Il est donc facile aux Gouvernements, et ça doit leur être réservé, de produire de l’argent autant qu'ils en ont besoin, puisqu'il leur suffit de corriger le nombre qui indique leur solde bancaire.
De ce fait, les notions d'équilibre budgétaire, de balance commerciale, de bénéfice, ou de perte, ne doivent plus exister; c'est de la foutaise. Et la bourse devient également inutile.
L'argent peut alors et doit permettre et obliger la réalisation et la distribution de tout ce dont le monde a besoin pour vivre, et en assurer la régulation. Tout ce qui concerne l’apprentissage à conduire, l’éducation, la justice, la recherche, la santé, le téléphone, etc. peut et doit être gratuit.
En savoir plus : Voir le site :
http://aveniretpresent.centerblog.net/rub-Argent.html