L’économie de marché favorise la
libre circulation des idées, des techniques, et des hommes. Elle a permis le
développement des rendements agricoles, l’expansion foudroyante des réseaux de
communication, la mécanisation des tâches ingrates, et l’allongement de la
durée de vie.
Mais il y a des laissés pour
compte, évincés des cycles de production et d’échange. Soit pauvres. Soit
chômeurs. Soit les deux. Parallèlement, l’avidité pour la possession matérielle
se développe de manière outrancière. La possession se concentre entre les mains
d’un nombre restreint d’individus idolâtres de l’argent, et qui en font leur
critère principal de réussite.
Derrière ses bienfaits matériels, l’économie de marché a donc aussi ses vices.
Mais l'avidité est-elle au fond le moteur nécessaire ? Est-il possible de guérir les tares de l’économie
de marché tout en continuant de jouir de ses bienfaits ?
Les bienfaits de l’économie de marché
L’économie de marché est la somme
des libres décisions de commercer.
La liberté du commerce multiplie
les bienfaits matériels. L’échange volontaire se produit en effet lorsque les
deux partenaires de l’échange sont bénéficiaires. J’ai trois manteaux et j’ai
besoin de chaussures. Mon partenaire d’échange a trois paires de chaussures et
besoin d’un manteau. Nous échangeons manteau contre chaussures et nous sommes
tous les deux gagnants. La liberté du commerce permet d’augmenter la valeur
subjective dont chacun est propriétaire.
Les méfaits de l’économie de marché
La liberté du commerce génère des
effets d’éviction.
D’une part, celui qui n’est
propriétaire de rien au départ est évincé du cycle de progression de la valeur.
L’écart se creuse. La pauvreté relative se développe avec son cortège de
ressentiments.
D’autre part, pour la produire la
valeur, le propriétaire de l’outil de production recrute les plus productifs.
Les moins productifs sont évincés. Le chômage sévit.
L’échec du socialisme
Pour casser ces phénomènes d’éviction,
le socialisme propose de restreindre voire d’abolir la propriété individuelle.
Mais il casse ainsi les cycles de production de valeur. Le modèle socialiste a donc
surtout produit de la pauvreté, et les régimes socialistes en sont morts (voir le
développement dans cet article : « Pourquoi
le socialisme produit la pauvreté ?»).
La solution socialiste est inopérante.
Les solutions pour remédier aux méfaits de l’économie de marché
Pour bénéficier des effets vertueux
de la liberté du commerce, tout en tempérant ses effets d’éviction, il demeure
deux solutions :
- Soit la charité est assez forte
pour répartir les revenus et le travail. C’est ce que permettent les
solidarités familiales, professionnelles, et amicales.
- Soit la sphère politique
supplée au défaut de charité en imposant par la force la répartition des revenus
et du travail.
Une société équilibrée en
totalité par la vertu de charité correspond à la société traditionnelle. Il
faut d’ailleurs rappeler qu’avant le XIV° siècle, le prélèvement obligatoire
était provisoire et lié le plus souvent à des guerres. Après le XIV° siècle, la
monarchie est devenue despotique, puis l’impôt permanent a été inventé. La
société traditionnelle de charité demeure à l’état de survivance dans les
communautés religieuses où chacun a pris la décision d’abandonner sa propriété (voir
en complément l’article « Le
retournement du 14° siècle »).
Notre modèle de société actuel est
marqué par une charité résiduelle, où le politique organise des prélèvements
obligatoires et répartit des ressources. La nécessité de cette répartition
forcée est le signe d’une faiblesse dans la vertu de charité. La majeure partie
de la répartition est contrainte.
Les hommes politiques aggravent la situation à cause de leur avidité
Mais la seule faiblesse de la vertu
de charité est insuffisante pour expliquer les excès actuels des prélèvements
obligatoires et de la répartition forcée.
Notre modèle actuel a aussi développé
la répartition forcée car la distribution d’allocations et la
création d’emplois publics permettent aux hommes politiques de séduire les
électeurs, et d’obtenir des voix. La voracité à conquérir et garder le pouvoir
a contribué à faire progresser ce mécanisme jusqu’à l’absurde.
L’avidité pour le pouvoir et l’avidité pour l’argent s’entretiennent mutuellement.
En 1910, la dépense publique en France représentait 10% de la valeur produite, et aujourd’hui cette dépense publique représente 57% de la valeur produite. Cette progression est d’ailleurs constatable, mais dans des proportions moindres, pour tous les pays développés (une des solutions pour traiter la dérive de ces dépenses est par exemple traitée dans l’article « Comment gagner un milliard par jour sur les dépenses publiques? » ).
L’avidité pour le pouvoir et l’avidité pour l’argent s’entretiennent mutuellement.
En 1910, la dépense publique en France représentait 10% de la valeur produite, et aujourd’hui cette dépense publique représente 57% de la valeur produite. Cette progression est d’ailleurs constatable, mais dans des proportions moindres, pour tous les pays développés (une des solutions pour traiter la dérive de ces dépenses est par exemple traitée dans l’article « Comment gagner un milliard par jour sur les dépenses publiques? » ).
Ces excès se manifestent aussi
par la démultiplication des textes normatifs qui sont publiés (la solution
proposée contre la prolifération normative est développée à la fin de l’article :
« Qui
détient le vrai pouvoir en France »).
Ces excès d'avidité des hommes politiques se manifeste enfin par une prétention à stimuler l'économie en gonflant la masse de monnaie en circulation. La sphère financière est de ce fait hypertrophiée, et il convient de la tempérer (voir l'article "Crise financière. Je connais le vrai coupable", assorti de la solution correspondante).
Ces excès d'avidité des hommes politiques se manifeste enfin par une prétention à stimuler l'économie en gonflant la masse de monnaie en circulation. La sphère financière est de ce fait hypertrophiée, et il convient de la tempérer (voir l'article "Crise financière. Je connais le vrai coupable", assorti de la solution correspondante).
La conséquence de ces excès d'interventionnisme des hommes politiques est
un étouffement plus grand encore de la part de charité qui devrait régir les
relations humaines. Il faut donc restaurer le rôle d'arbitre du politique, et tempérer son intrusion dans les sphères économiques et personnelles.
Améliorer les solutions en place
En attendant que la charité
redevienne le moteur de fonctionnement principal et que les hommes politiques
tempèrent leur avidité de pouvoir et d’argent, nous pouvons de façon
pragmatique concentrer nos efforts sur une meilleure efficacité du système
actuel :
- Pour améliorer la répartition
des revenus, je propose un revenu minimum universel (voir l’article « Faut-il
un revenu minimum en remplacement du salaire minimum »), en
remplacement de la multitude d’allocations existantes. Ceci aura pour effets vertueux de réduire le clientélisme, et de minimiser la charge de la gestion bureaucratique.
- Pour améliorer la répartition
du travail, je propose que la cotisation de chômage payée par l’employeur soit
proportionnelle au temps de travail total du salarié (voir le développement de
cette solution dans l’article « Le
chômage a-t’il une solution ? »). Le chômage sera ainsi autorégulé,
plutôt que d’imposer avec brutalité une diminution globale de l’horaire de
travail.
Introduire une nouvelle solution
Au surplus, je crois que la
générosité et la main tendue sont des élans naturels, et qui ne demandent qu’à
s’exprimer avec force.
Pour commencer à rééquilibrer le
système devenu grotesque par son excès de bureaucratie, je propose par exemple qu’une
moitié de l’impôt sur le revenu soit versable directement aux associations à
but non lucratif (c'est une radicalisation et une extension de l'"amendement Coluche")
Nous assisterions alors à une forte expansion du secteur caritatif
véritable, permettant de réduire le secteur bureaucratique basé sur le
prélèvement forcé et l’hypocrite « générosité avec l’argent des autres »
(voir aussi le paragraphe « Subvention » de l’article « Sortir
des monopoles pour retrouver l’humanisme »).
C’est un vrai choix. Un choix
entre une société de solidarité volontaire, et une société de contrainte
imposée verticalement par la collectivité publique.
Pour une vue plus globale des solutions, voir l'article "Douze référendums pour réhabiliter la France".
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