vendredi 27 septembre 2013

Economie de marché : guérir ses tares et jouir de ses bienfaits.



L’économie de marché favorise la libre circulation des idées, des techniques, et des hommes. Elle a permis le développement des rendements agricoles, l’expansion foudroyante des réseaux de communication, la mécanisation des tâches ingrates, et l’allongement de la durée de vie.

Mais il y a des laissés pour compte, évincés des cycles de production et d’échange. Soit pauvres. Soit chômeurs. Soit les deux. Parallèlement, l’avidité pour la possession matérielle se développe de manière outrancière. La possession se concentre entre les mains d’un nombre restreint d’individus idolâtres de l’argent, et qui en font leur critère principal de réussite.

Derrière ses bienfaits matériels, l’économie de marché a donc aussi ses vices. Mais l'avidité est-elle au fond le moteur nécessaire ?  Est-il possible de guérir les tares de l’économie de marché tout en continuant de jouir de ses bienfaits ?


Les bienfaits de l’économie de marché

L’économie de marché est la somme des libres décisions de commercer.

La liberté du commerce multiplie les bienfaits matériels. L’échange volontaire se produit en effet lorsque les deux partenaires de l’échange sont bénéficiaires. J’ai trois manteaux et j’ai besoin de chaussures. Mon partenaire d’échange a trois paires de chaussures et besoin d’un manteau. Nous échangeons manteau contre chaussures et nous sommes tous les deux gagnants. La liberté du commerce permet d’augmenter la valeur subjective dont chacun est propriétaire.


Les méfaits de l’économie de marché

La liberté du commerce génère des effets d’éviction.

D’une part, celui qui n’est propriétaire de rien au départ est évincé du cycle de progression de la valeur. L’écart se creuse. La pauvreté relative se développe avec son cortège de ressentiments.

D’autre part, pour la produire la valeur, le propriétaire de l’outil de production recrute les plus productifs. Les moins productifs sont évincés. Le chômage sévit.


L’échec du socialisme

Pour casser ces phénomènes d’éviction, le socialisme propose de restreindre voire d’abolir la propriété individuelle. Mais il casse ainsi les cycles de production de valeur. Le modèle socialiste a donc surtout produit de la pauvreté, et les régimes socialistes en sont morts (voir le développement dans cet article : « Pourquoi le socialisme produit la pauvreté ?»).

La solution socialiste est inopérante.


Les solutions pour remédier aux méfaits de l’économie de marché

Pour bénéficier des effets vertueux de la liberté du commerce, tout en tempérant ses effets d’éviction, il demeure deux solutions :

- Soit la charité est assez forte pour répartir les revenus et le travail. C’est ce que permettent les solidarités familiales, professionnelles, et amicales.

- Soit la sphère politique supplée au défaut de charité en imposant par la force la répartition des revenus et du travail.

Une société équilibrée en totalité par la vertu de charité correspond à la société traditionnelle. Il faut d’ailleurs rappeler qu’avant le XIV° siècle, le prélèvement obligatoire était provisoire et lié le plus souvent à des guerres. Après le XIV° siècle, la monarchie est devenue despotique, puis l’impôt permanent a été inventé. La société traditionnelle de charité demeure à l’état de survivance dans les communautés religieuses où chacun a pris la décision d’abandonner sa propriété (voir en complément l’article « Le retournement du 14° siècle »).

Notre modèle de société actuel est marqué par une charité résiduelle, où le politique organise des prélèvements obligatoires et répartit des ressources. La nécessité de cette répartition forcée est le signe d’une faiblesse dans la vertu de charité. La majeure partie de la répartition est contrainte.


Les hommes politiques aggravent la situation à cause de leur avidité

Mais la seule faiblesse de la vertu de charité est insuffisante pour expliquer les excès actuels des prélèvements obligatoires et de la répartition forcée.

Notre modèle actuel a aussi développé la répartition forcée car la distribution d’allocations et la création d’emplois publics permettent aux hommes politiques de séduire les électeurs, et d’obtenir des voix. La voracité à conquérir et garder le pouvoir a contribué à faire progresser ce mécanisme jusqu’à l’absurde.

L’avidité pour le pouvoir et l’avidité pour l’argent s’entretiennent mutuellement.

En 1910, la dépense publique en France représentait 10% de la valeur produite, et aujourd’hui cette dépense publique représente 57% de la valeur produite. Cette progression est d’ailleurs constatable, mais dans des proportions moindres, pour tous les pays développés (une des solutions pour traiter la dérive de ces dépenses est par exemple traitée dans l’article « Comment gagner un milliard par jour sur les dépenses publiques? » ).

Ces excès se manifestent aussi par la démultiplication des textes normatifs qui sont publiés (la solution proposée contre la prolifération normative est développée à la fin de l’article : « Qui détient le vrai pouvoir en France »).

Ces excès d'avidité des hommes politiques se manifeste enfin par une prétention à stimuler l'économie en gonflant la masse de monnaie en circulation. La sphère financière est de ce fait hypertrophiée, et il convient de la tempérer (voir l'article "Crise financière. Je connais le vrai coupable", assorti de la solution correspondante).

La conséquence de ces excès d'interventionnisme des hommes politiques est un étouffement plus grand encore de la part de charité qui devrait régir les relations humaines. Il faut donc restaurer le rôle d'arbitre du politique, et tempérer son intrusion dans les sphères économiques et personnelles.


Améliorer les solutions en place

En attendant que la charité redevienne le moteur de fonctionnement principal et que les hommes politiques tempèrent leur avidité de pouvoir et d’argent, nous pouvons de façon pragmatique concentrer nos efforts sur une meilleure efficacité du système actuel :

- Pour améliorer la répartition des revenus, je propose un revenu minimum universel (voir l’article « Faut-il un revenu minimum en remplacement du salaire minimum »), en remplacement de la multitude d’allocations existantes. Ceci aura pour effets vertueux de réduire le clientélisme, et de minimiser la charge de la gestion bureaucratique.

- Pour améliorer la répartition du travail, je propose que la cotisation de chômage payée par l’employeur soit proportionnelle au temps de travail total du salarié (voir le développement de cette solution dans l’article « Le chômage a-t’il une solution ? »). Le chômage sera ainsi autorégulé, plutôt que d’imposer avec brutalité une diminution globale de l’horaire de travail.


Introduire une nouvelle solution

Au surplus, je crois que la générosité et la main tendue sont des élans naturels, et qui ne demandent qu’à s’exprimer avec force.

Pour commencer à rééquilibrer le système devenu grotesque par son excès de bureaucratie, je propose par exemple qu’une moitié de l’impôt sur le revenu soit versable directement aux associations à but non lucratif (c'est une radicalisation et une extension de l'"amendement Coluche") 

Nous assisterions alors à une forte expansion du secteur caritatif véritable, permettant de réduire le secteur bureaucratique basé sur le prélèvement forcé et l’hypocrite « générosité avec l’argent des autres » (voir aussi le paragraphe « Subvention » de l’article « Sortir des monopoles pour retrouver l’humanisme »).


C’est un vrai choix. Un choix entre une société de solidarité volontaire, et une société de contrainte imposée verticalement par la collectivité publique.



Pour une vue plus globale des solutions, voir l'article "Douze référendums pour réhabiliter la France".

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