mercredi 22 septembre 2010

Sortir des monopoles publics pour retrouver l'humanisme.




Je préfère demander une allocation que de demander de l'argent à mes proches.

Le monopole de la redistribution verticale financée par prélèvements obligatoires prend le pas sur la charité privée, qui est un lien horizontal. Le monopole de la redistribution renforce l'individualisme. Les monopoles publics renforcent le lien vertical entre des individus isolés et la collectivité.
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Et dans le même temps, le culte ultra-libéral de l'argent durcit les rapports entre les êtres humains. L'argent instaure des rapports de hiérarchie et de domination, mesurables par des quantités, là où pourraient prévaloir des relations d'une nature plus qualitative.

Les monopoles publics comme l'ultra libéralisme procèdent d'une même dégradation de la vertu de charité, d'une baisse de l'attention à l'autre. Chacun peut d'ailleurs remarquer que les monopoles publics cotoient une sphère privée impitoyable, sans que l'un ne gêne fondamentalement l'autre.

Il est temps de revenir vers des solidarités horizontales entre amis, entre collègues, entre membres d'une même famille. Le temps arrive où l'on doit redonner à chacun le droit de choisir comment bâtir ses relations horizontales avec son environnement.

De plus, les monopoles publics ont des conséquences néfastes très concrètes. Choisissons quatre exemples :

- La sécurité sociale est en déséquilibre

- L'éducation nationale produit plus de cancres que jamais

- L'argent public est gaspillé dans des subventions sans contrôle

- Le nombre de logements est insuffisant


Ces dysfonctionnements ont un point commun, c'est qu'ils sont la conséquence d'un monopole forcé. Dans chacun de ces quatre cas, la collectivité publique interdit à chacun de choisir. L'être humain est considéré comme incapable, et la collectivité fait des choix à sa place, tout en laissant filer les gaspillages bureaucratiques. Comment rétablir le droit de choisir, comment redonner sa place à l'être humain, tout en préservant une règle commune ?


Sécurité Sociale

Je propose que chacun ait le droit de sortir du système public monopolistique de santé, et de payer une assurance de son choix.

Ainsi, le système public restant en place est contraint d'être vigilant sur sa qualité de gestion car il est comparé aux assurances autonomes. Les plus pauvres restent à l'abri du système public, et la réduction des gaspillages permet de meilleurs remboursements par exemple pour les soins dentaires et l'optique.

Bien sûr, la collectivité publique fixe la règle générale et les niveaux de remboursement pour éviter la discrimation entre les utilisateurs des deux systèmes.

Ce fonctionnement est pratiqué avec succès en Allemagne. La conséquence est que les plus impécunieux sont mieux soignés, pour un coût global inférieur.


Education Nationale

Je propose que chaque famille ait le droit de sortir du système monopolistique de l'Education Nationale, et d'employer sa quote part du budget de l'Education Nationale pour l'attribuer à un établissement autonome de son choix. C'est ce que l'on appelle le "chèque éducation". Ainsi, le système public restant en place est contraint d'être vigilant sur sa qualité de pédagogie et de gestion des ressources car il est comparé aux établissements autonomes.

Bien sûr, la collectivité doit fixer les programmes scolaires, et les conditions d'obtention des diplômes, pour permettre l'homogénéité du système.

Certes, des établissements "hors contrat" existent actuellement, mais les parents qui font ce choix doivent avoir des moyens financiers très important leur permettant de payer à la fois par leurs impôts leur quote part du système public, et le prix de l'établissement privé. Cette sélection actuelle par l'argent est inadaptée à un système éducatif équitable.

Ce système du chèque éducation est utilisé par exemple en Suède, aux Pays-bas, et à Hong Kong.


Subventions

Je propose que chacun ait le droit de choisir l'affectation d'un quart de son impôt sur le revenu au profit d'organisations sans but lucratif. Le secteur associatif, caritatif, culturel, doit pouvoir bénéficier de dons directs de particuliers sans passer par la gestion publique des subventions.

Ainsi, le système public de redistribution vers l'économie non marchande est soumis à comparaison avec les choix véritables des citoyens. La redistribution publique forcée est ainsi comparée avec la charité privée. Le citoyen fait ses choix, sans confiscation de sa volonté, et l'économie non marchande peut prendre de l'ampleur, débarassée de freins bureaucratiques.

Ce fonctionnement est existant en France, mais à une échelle réduite, c'est l'"Amendement Coluche"(article 238 bis du Code Général des Impôts). La déduction est limitée à 75% du don. L'extension de ce mécanisme et l'augmentation du taux de déduction fait craindre à juste titre à la bureaucratie une perte de pouvoir.


Logement

Je propose que chacun ait le droit de construire sur un terrain lui appartenant, sans autorisation préalable par la collectivité publique. Ainsi, la collectivité publique n'a plus le monopole pour des autorisations de construction, et elle se concentre sur les bâtiments publics et les espaces verts.

Bien sûr, la collectivité publique doit fixer les règles de respect du patrimone naturel et bâti, déterminer les nécessités de voirie, et garantir les respect des droits du voisinage.

Ainsi, la construction connaîtra une embellie et l'insupportable pénurie de logement sera traitée, n'en déplaise aux élus jaloux de conserver leur pouvoir d'interdire et de régenter le bien de chacun.



Bref, les exemples de monopoles nuisibles peuvent être multipliés. Le remède est toujours le même. Le remède consiste à redonner au citoyen le droit de choisir, et à maintenir la règle générale garantissant à la fois l'équité et l'intérêt général.

En chaque domaine, les monopoles font des dégâts considérables. Plutôt que d'attendre que le système n'explose dans la violence, apportons les rééquilibrages.

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