L’industrie française a perdu 2
millions d’emplois en 30 ans. Le décrochage s’est accéléré depuis 10 ans, en
particulier par rapport à nos voisins européens.
Pour enrayer cette chute, le
gouvernement a sollicité l’avis de l’ex-président de la SNCF, Louis Gallois, qui a dressé un catalogue de propositions dans
un rapport connu sous le nom de « rapport Gallois ».
La proposition la plus marquante
est d’alléger les charges sociales de 30 milliards d’€ pour réduire les coûts
salariaux. Cette mesure serait financée
pour partie par une majoration de la TVA.
Le rapport propose aussi par
exemple de renforcer les structures de financement public de l’industrie, et d’imposer
la présence de représentants du personnel dans le conseil d’administration des
entreprises de plus de 5000 salariés.
Augmentation de la fiscalité, augmentation
des financements publics, intervention dans la gouvernance des entreprises,
voilà ce qui se passe quand un gouvernement veut « agir » pour sauver
l’industrie. Nul besoin d’être devin pour imaginer le résultat.
Mais le sujet le plus piquant est
ailleurs.
Dans le rapport Gallois, il y a
un trou. Un trou tellement énorme que personne ne l’a vu.
Aujourd’hui, le montant des
dépenses publiques consacrées aux entreprises est de plus de 65 milliards d’€ réparties comme suit :
Cette somme est gigantesque. C’est supérieur au budget de l’Education Nationale qui est pour 2013 de 62,7 milliards d’€, et supérieur au montant de l’Impôt sur les Sociétés qui est prévu à 52,3 milliards d’€. A l’échelle d’un ménage moyen avec deux enfants, cette dépense est de 4000€ par an.
( Graphique / Sylvain Jutteau, avec la source suivante : http://www.igf.finances.gouv.fr/webdav/site/igf/shared/Nos_Rapports/documents/2007/Aides_publiques_entreprises.pdf)
Cette somme est gigantesque. C’est supérieur au budget de l’Education Nationale qui est pour 2013 de 62,7 milliards d’€, et supérieur au montant de l’Impôt sur les Sociétés qui est prévu à 52,3 milliards d’€. A l’échelle d’un ménage moyen avec deux enfants, cette dépense est de 4000€ par an.
Pourtant, à aucun moment il est
envisagé d’évaluer la pertinence et l’efficacité de cette dépense. Le séminaire
gouvernemental qui a suivi la publication du rapport omet ce chapitre. Cette dépense gigantesque n’est pas
même mentionnée ! Un trou de mémoire ? Une inconscience généralisée ?
Dès lors, comment prendre ce
gouvernement au sérieux ?
Ma proposition alternative est de
supprimer les aides aux entreprises, et de supprimer l’Impôt sur les Sociétés. D’une
part, le gain pour les finances publiques serait de plus de 12 milliards d’€. D’autre
part, un territoire sans Impôt sur les Sociétés deviendrait très attractif.
Ajoutons que le rétablissement d'une certaine distinction entre l’économique et le politique redonnerait de la salubrité au fonctionnement du pays.
Webographie :
Dans ce blog, le principe de distinction entre l'économique et le politique :
http://sylvainjutteau.blogspot.fr/2011/11/faut-il-separer-leconomique-et-le.html
Dans ce blog, le principe de distinction entre l'économique et le politique :
http://sylvainjutteau.blogspot.fr/2011/11/faut-il-separer-leconomique-et-le.html
Rapport Gallois sur la compétitivité de l’industrie
française:
Chiffres Clés du budget 2013 :
Aides publiques aux entreprises (chiffres 2006) :
Séminaire gouvernemental sur la compétitivité de l’industrie – dossier
de Presse :
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