vendredi 11 octobre 2013

Méthode pour rééquilibrer la France sans provoquer l'insurrection.

La France est déséquilibrée.

Le budget de l'Etat est déséquilibré. Dans la sphère privée, la finance a une domination excessive sur la productionLe déséquilibre est net également entre les bénéficiaires de protection statutaire et les salariés précaires. Dans l'état du droit, les lois en vigueur sont en nombre exagéré par rapport aux lois nécessaires. Enfin, il y a un pessimisme excessif au regard de la situation réelle, car notre pays demeure le cinquième producteur mondial de richesse avec moins de 1% de la population du globe.

La gestion du pays doit donc être rééquilibrée, et le pessimisme doit être tempéré.

Mais le rééquilibrage de la gestion du pays se heurte à la résistance acharnée de ceux qui profitent des déséquilibres. Cette solide résistance génère du pessimisme, au point que la jeunesse la mieux formée quitte le pays.

Pour contourner ces résistances et réveiller l'espoir, nous pouvons d'une part empêcher de nouveaux entrants d'intégrer les situations de privilège (I), et d'autre part donner droit aux victimes d'échapper à de qu'elles voient comme un écrasement (II). Je crois que tout autre procédé générerait une insurrection  des profiteurs.



I- Empêcher de nouveaux entrants.


Illustrons ce mécanisme par deux exemples.

En Suède, seuls 1% des personnes qui assurent un service public sont sous statut de fonctionnaire.

En revanche, en France depuis l'an 2000, il y a 547.638 fonctionnaires de plus sans que rien ne le justifie du point de vue de l'extension des missions.

Le statut de la fonction publique certes est justifié pour protéger de la pression politique :

- Les officiers supérieurs de l'armée
- Les magistrats des Cours d'Appel, de la Cour de Cassation, du Conseil d'Etat, et de la Cour des Comptes
- Les préfets de région et de département (...en attendant leur fusion)
- Les commissaires de police


...Mais que viennent faire un infirmier, un instituteur, ou un pompier, sous ce statut ? Pourquoi les placer à part de la population ?  


Redonnons du sens au statut spécial protecteur et neutre de la fonction publique. Arrêtons de recruter des agents publics sous le statut actuel. Sauf pour les quelques cas qui le justifient vraiment, rattachons les nouveaux agents du service public au droit commun du travail. D'une part, ce ne sera que justice, et d'autre part ils cesseront d'être stigmatisés pour leurs privilèges réels ou fantasmés.


Prenons le deuxième exemple dans le domaine du logement.



Aujourd'hui, l’argent public est distribué sous forme d'allocations logement pour les locataires, et d'avantages fiscaux pour les acheteurs de logements neufs. Le coût direct est de 35 milliards d'€, à quoi il faut ajouter les coûts pour faire les prélèvements obligatoires correspondants, et les coûts administratifs de redistribution.

Cette distribution massive d'argent maintient les prix du logement artificiellement hauts.

La cessation de nouvelles attributions d'allocations et de nouveaux avantages fiscaux est un moyen progressif de sortir de cette absurdité, sans violenter les situations acquises.




II- Rendre aux victimes le droit de se rattacher à une situation plus favorable : le droit à l'évasion.


C’est le levier le plus puissant du rétablissement des équilibres, car il est perçu à juste titre comme un droit nouveau.

Observons que 10% des Allemands ont fait le choix de sortir du système public pour leur assurance santé. L’organisation de santé publique en Allemagne tempère ses gaspillages pour conserver ses cotisants.

La résistance opposée en France à ceux qui souhaitent échapper à la contrainte de l'assurance santé publique se comprend : ce qui est vu comme un rééquilibrage pour les évadés de la contrainte, est vu comme une menace pour les profiteurs.

Pourtant, l’amélioration de la gestion publique bénéficie aux plus faibles, et conduit les gaspilleurs à plus de sagesse.



En matière d'éducation, la restitution aux familles qui le souhaitent de leur quote-part du budget de l'éducation nationale pour qu'elles paient l'établissement autonome de leur choix, procède aussi de cette logique du "droit à l'évasion".

La bureaucratie serait contrainte de revenir au réalisme, de restreindre ses effectifs pléthoriques, et de replacer les enseignants et l'élève au centre des préoccupations. Faute de quoi, seuls les établissements autonomes financés par la quote-part des parents survivraient.


Restituer le choix, c'est aussi faire le rééquilibrage entre la bureaucratie et les citoyens.





Pour une vue plus globale des solutions, voir l'article "Douze référendums pour réhabiliter la France".

1 commentaire:

VV a dit…

Il convient de vérifier les sources. "En Suède, seuls 1% des personnes ... sont sous statut de fonctionnaire."
La majorité des sources donnent d'autres chiffres. Ex : http://fr.irefeurope.org/La-fonction-publique-en-France-et-en-Suede-deux-mondes-completement-differents,a2213
http://www.ifrap.org/L-augmentation-du-nombre-de-fonctionnaires-confirmee-par-la-Cour-des-comptes,11452.html
http://www.emploi-pro.fr/article/22-de-la-population-active-travaillent-pour-la-fonction-publique-3834.html

Sauf si tu cherches à jouer sur les mots.