mercredi 18 septembre 2013

Comment assainir la Presse ? Mode d'emploi.


La Cour des Comptes s'inquiète de la multitude des aides à la Presse écrite, et de leur caractère confus.

Le versement d'argent public par de nombreux canaux est en effet troublant, pour des organes qui prétendent à l'indépendance. 

Voilà par exemple les questions sur la Presse écrite générées par les affaires Woerth, DSK, Cahuzac :

1- Pourquoi la Presse est-elle si lente à dévoiler les confusions d’intérêts entre le monde politique et le monde des affaires ?

2- Pourquoi la Presse est-elle si précautionneuse dans la présentation des faits ?

3- Pourquoi les réseaux internet font-il figure de trublion ?


Il y a une réponse aussi triviale que douloureuse à ces questions.

La Presse française reçoit en aides publiques entre 7,5 et 11% de son chiffre d’affaires, soit un ordre de grandeur de un milliard d’Euros. La Cour des Comptes elle-même avoue ne pas être en état de founir autre chose que des fourchettes de dépenses, tant le système est compliqué et à périmètre variable.

L’argent public est-il vital pour que la Presse existe ? Les exemples de nos voisins montrent que non. L'Allemagne, l'Espagne, le Royaume-Uni et la Suisse, par exemple, s’abstiennent de verser toute aide directe et disposent d’une Presse variée et de qualité.

Notre Presse française croule sous les aides de toute nature, et perdure dans des déséquilibres financiers endémiques. L’argent facile rend mou.

Dans ces conditions, les journalistes français ont une position difficile, baignent dans la confusion des rôles et sont dans une indépendance toute relative.


D’ailleurs, ce milliard d’Euros dont la Presse bénéficie sur le produit des impôts des citoyens n’est-il pas en soi un énorme détournement d’argent public ?

Rappelons que l’argent public est de l’argent prélevé sous la contrainte et au besoin par l’usage de la force publique. Tandis que l’argent donné par un particulier à une bonne oeuvre est, lui, donné sans contrainte. Le détournement d’argent public, sous couvert de légalité, est d’un degré de gravité différent.

La Presse est en mauvaise posture pour distribuer des leçons, et a peur de l’arrêt du robinet à finances. Voilà la raison de sa retenue.

Il est donc temps de sortir du grotesque.

La solution est de fermer ce robinet à argent public, et de redonner à la Presse son autonomie véritable. La parole journalistique sera réhabilitée, les canards boiteux vont disparaître, et de nouvelles signatures, de nouveaux titres vont surgir de tous bords pour rénover le paysage de la Presse française et contribuer par la même occasion à l’assainissement du « microcosme politique ».

Pour assainir une situation, en effet, chacun doit se recentrer sur son rôle.



Webographie :

Rapport du Sénat «Jusqu’où aider la Presse ?» http://www.senat.fr/rap/r03-406/r03-406.html

Inventaire des aides à la Presse sur Service Public.fr http://vosdroits.service-public.fr/professionnels-entreprises/F22740.xhtml

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